Villa Perrot

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Villa Perrot
Image illustrative de l’article Villa Perrot
Vue de la façade ouest.
Nom local «Le château rouge»
«La Grande Maison»
Période ou style Louis XIII
Type Manoir
Architecte Jacques-Elysée Goss (de)
Début construction 1881
Fin construction 1883
Propriétaire initial Adolphe Perrot
Destination initiale Habitation
Propriétaire actuel famille Mach
Destination actuelle Habitation
Protection
Coordonnées 46° 14′ 23″ nord, 6° 08′ 36″ est
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Genève Genève
localité Chambésy (Chambésy - village)
Commune Pregny-Chambésy
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Villa Perrot
Géolocalisation sur la carte : canton de Genève
(Voir situation sur carte : canton de Genève)
Villa Perrot

La Villa Perrot (appelé localement «Le château rouge» ou encore «La Grande Maison») est un château de style Louis XIII situé dans la commune de Pregny-Chambésy, dans le canton de Genève, en Suisse. Le château est classé bien culturel d'importance régionale[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

Photo satellite, par Swisstopo, du domaine.

Le château se situe dans la localité de Chambésy - village, aux lieux-dits Malvandes et Cornillon.

Le domaine a une surface totale de 33 378 m2[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'ancienne maison[modifier | modifier le code]

Le plus ancien acte concernant cette propriété est une cession, datant de 1723, par Jacob Chouet à Jean-Louis Chouet (1676-1756) décrivant le bâtiment comme « une propriété avec maison à deux étages sur des caves. grange, deux écuries, deux soliers, un grand pressoir, une grande cour close de murailles, situés au village de Chambésy au pays de Gex, jouxte le grand chemin tendant de Pregny à Chambésy au couchant »[3].

En 1761, la propriété est vendue à Jean-Frédéric de Crinsoz, seigneur de Colombier-sur-Morges, qui la revend, en 1771, à Barthélemy Jaquemet, aubergiste. Cependant, après de trop nombreuses hypothèques sur la propriété, Barthélemy Jaquemet doit se résigner à vendre, en 1788, à Henri-Louis Jaquet-Droz (1752-1791), mécanicien et horloger neuchâtelois[4]. Henri-Louis Jaquet-Droz décide de rénover et d'agrandir la maison et de construire un corps de bâtiment supplémentaire. Cependant, en voulant commander et effectuer les travaux lui-même, il s'expose aux intempéries alors que sa santé est déjà fragile. À sa mort en 1791, la propriété revient à sa fille Cécile-Madeleine Jaquet-Droz (1788-1815). La propriété est alors habitée, à cette époque par Mme Bennelle, Louise-Suzanne Jaquet-Droz, née Bennelle (1760-1874) et Cécile-Madeleine Jaquet-Droz (1788-1815)[5],[6].

Louis Perrot (1785-1865), passionné de nature et de botanique, passe souvent son temps chez sa tante, Louise-Suzanne Jaquet-Droz, à la propriété de Pregny, où il rencontre notamment le naturaliste François Huber ou encore le botaniste Augustin-Pyramus de Candolle (habitant tous deux à Pregny). C'est à cette période qu'il rencontre sa cousine germaine Cécile-Madeleine Jaquet-Droz avec qui il se maria le 23 février 1809 et habitèrent au premier étage de la maison. À la mort de Cécile-Madeleine en 1815, Depuis son veuvage en 1815, Louis Perrot passe seulement les étés à la propriété de Pregny en compagnie de sa tante Louise-Suzanne Jaquet-Droz. En 1826, il épouse Rosalie de Pourtalès-Boyve avec qui il a quatre enfants et reste vivre dans la propriété de Pregny[7]. Fier de ses origines neuchâteloises, Louis Perrot-de Pourtalès plante sur son coteau plusieurs plants de vignes[8].

En 1834, il vend à Georges Haldimand (1781-1851) la partie sud du domaine qui deviendra, en 1836, le domaine de la maison de maître «Les Ormeaux»[9].

À la mort de Louis Perrot-de Pourtalès, en 1865, le domaine passe à son fils Adolphe Perrot (1833-1887), qui garde la maison comme résidence secondaire et la laisse comme habitation à Louise Suzanne Jaquet-Droz. Adolphe Perrot épouse, en 1863, Sophie Turrettini-de la Rive (1840-1899), avec qui il a un fils nommé François-Louis Perrot (1865-1949). En 1864, il édifie de nouvelles dépendances comprenant, des bâtiments de fermes et un logement pour l'une de ses sœurs. En 1874, à la mort de Louise Suzanne Jaquet-Droz, la maison reste vide puis est démolie en 1879[10].

« La Grande Maison »[modifier | modifier le code]

Après deux années d'études du plan et de l'orientation de la future demeure, les travaux commencent en 1881. Adolphe Perrot est encouragé par son beau-frère, Albert de Meuron (de) (1823-1897), à ne pas « imiter la monotonie des maisons de la ville dont toutes les fenêtres sont identiques ». De plus, Adolphe Perrot avait le souhait de décorer l'extérieur de la maison avec des faïences. Il décide alors de faire l'extérieur des murs en briques rouges, de mettre du grès de Saint-Gall à grains roses sur toutes les saillies, de poser des colonnes de granit poli venues d'Écosse sur ses façades. La construction est dirigée par l'architecte Jacques-Elysée Goss (de) (1839-1921). Adolphe Perrot achète également, pour garantir la vue sur le lac, plusieurs parcelles jusqu'au chemin des Conillons. Le château terminé en 1883, celui-ci prend le officiellement le nom de « Villa Perrot » mais il est appelé par la famille la «Grande Maison»[N 1],[11]. En 1887, à la mort d'Adolphe Perrot, le château passe à son fils François-Louis Perrot jusqu'au décès de celui-ci en 1949. Ce dernier a huit enfants et dès cette année, la propriété est partagée cinq parties[12][source insuffisante] : son fils Alain Jacques Perrot (1911-2003) devient propriétaire d'une parcelle non bâtie ; sa fille Evelyne Perrot (1903-1985) et son époux René Mach (1904-1994) reçoivent la «Grande Maison»[13] ; son fils Adolphe Perrot (1899-1982) reçoit la partie, côté Genève, où il se construit une maison ; son fils Raymond Perrot (1905-1997) reçoit la première dépendance, côté Versoix, dite Petite-Malvande ; son fils François Perrot reçoit la seconde dépendance[14].

La « Grande Maison » reste dans la famille Mach alors que les dépendances reviennent à la famille Perrot et, par alliance, à la famille Lauber[15].

Propriétaires du domaine et du château[modifier | modifier le code]

Propriétaires du domaine et de l'ancienne villa Perrot[modifier | modifier le code]

  • ? - 1723 : Jacob Chouet[3];
  • 1723 - ? : Jean-Louis Chouet[3];
  • ? - 1761 : famille Chouet[16];
  • 1761 - 1771 : Jean-Frédéric de Crinsoz[16];
  • 1771 - 1788: Barthélemy Jaquemet[16];
  • 1788 - 1791 : Henri-Louis Jaquet-Droz[17];
  • 1791 - 1809 : Cécile-Madeleine Jaquet-Droz[17];
  • 1809 - 1865 : Louis Perrot-de Pourtalès[18];
  • 1865 - 1879 : Adolphe Perrot-Turrettini[10];

Propriétaires de la «Grande Maison»[modifier | modifier le code]

  • 1881 - 1887 : Adolphe Perrot-Turrettini[10];
  • 1887 - 1949 : François-Louis Perrot-de Montmollin[19];
  • 1949 - 1985 : Evelyne Perrot-Mach, Alain Perrot et leur deux sœurs[14];
  • 1985 - 1994 : René Sigmund Mach[14];
  • Depuis 1994 : Bernard, Jean-Pierre et Olivier Mach[20].

Protection[modifier | modifier le code]

Le domaine, le château et les dépendances sont classés comme «bien culturel d'importance nationale» par l'Office fédéral de la protection de la population[21].

Le 16 octobre 1987, le château et les dépendances sont inscrits sur la liste des immeubles dignes d'être protégés par le Département des Travaux Publics du canton de Genève[22],[23].

Le 21 juin 2017, le Conseil d'État genevois inscrit la Villa Perrot sur la liste des objets classés à l'Office du patrimoine et des sites du canton de Genève[24].

Galerie[modifier | modifier le code]

Villa Perrot[modifier | modifier le code]

Vue de la tour[modifier | modifier le code]

Anecdotes[modifier | modifier le code]

En 1947, une bise soufflant à 120 km/h décapite l'arbre le plus haut du canton se trouvant dans le domaine du château. Il s'agissait d'un séquoia, plus connu sous le nom de Wellingtonia, mesurant près de 50 mètres de hauteur. Son sommet était visible tant au-delà de Versoix que de la région de Gex et de toute la rive gauche genevoise du lac[25].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les habitants de Pregny-Chambésy l'appelleront « le château rouge » à cause de sa couleur.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Confédération Suisse : Département fédéral de la défense,de la protection de la population et des sports (DDPS) : Office fédéral de la protection de la population (OFPP), « L'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale » Accès libre, sur www.babs.admin.ch, (consulté le )
  2. République et Canton de Genève : Département du Territoire (DT) : Direction de l’information du territoire (DIT) : SITG, « Extrait de la mensuration officielle et du registre foncier » Accès libre (consulté le )
  3. a b et c Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 221
  4. Jaquet Droz, « Histoire » Accès libre, sur www.jaquet-droz.com (consulté le )
  5. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 225
  6. webtrees, « Henri-Louis Jaquet-Droz + Louise-Suzanne Benelle » Accès libre, sur wiederhold.org (consulté le )
  7. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 232
  8. François-Louis Perrot, Esquisse de la vie d'Adolphe Perrot-Turrettini, (archives privées inédites)
  9. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 229
  10. a b et c Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 230-233
  11. Gilles Gardet, Carte historique de la commune de Pregny-Chambésy, juin 2016.
  12. (en) « Family tree of François-Louis Perrot » Accès libre, sur Geneanet (consulté le )
  13. Comité des travaux historiques et scientifiques (École nationale des chartes), « MACH René Sigmund » Accès libre, sur cths.fr (consulté le )
  14. a b et c Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 234
  15. Alexandre Demidoff, « Les mystères du «Château Rouge» à Chambésy, le fabuleux manoir qui fascine les Genevois », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  16. a b et c Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 222
  17. a et b Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 222-225
  18. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 225-230
  19. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 233-234
  20. République et Canton de Genève, « Extrait de la mensuration officielle et du registre foncier : Immeuble Nº: 1101 » Accès libre, sur ge.ch (consulté le )
  21. Confédération Suisse, « Objets B » Accès libre, sur www.babs.admin.ch (consulté le )
  22. République et Canton de Genève : Département des Travaux Publics, « inscription à l'inventaire de la villa Perrot; Bâtiments no 70/190/815 » Accès libre [PDF], sur ge.ch, (consulté le )
  23. République et Canton de Genève : Département des Travaux Publics, « inscription à l'inventaire des dépendances Perrot; Bâtiments no 71/189/814/1064/1065 » Accès libre [PDF], sur ge.ch, (consulté le )
  24. Office du patrimoine et des sites, « Liste des objets classés » Accès libre, sur ge.ch, (consulté le )
  25. Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 (1ère édition) / 1978, 360 p., p. 331

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • G. Fatio, Pregny-Chambésy, commune genevoise, 1947 (1978)

Liens externes[modifier | modifier le code]